Désert roi

Je suis très en retard sur la mise à jour de ce site internet. Il est pourtant central. C’est le seul lieu où je peux rassembler l’ensemble de mes travaux, qu’ils soient musicaux, photographiques ou poétiques. Il y a aussi le fait que je bloque sérieusement sur l’esthétique de ce site. Il est chouette mais il manque quelque chose.

Mais il faut dire aussi que depuis quelques temps, j’ai l’impression que tout déraille. Lorsque j’ai démissionné, en 2019, j’ai cru que tout irait bien, que ce qui me prenait la tête finirait par d’éteindre naturellement. Et au final, rien n’est arrivé comme j’aurais voulu. Il y a eu la pandémie - problème encore pas résolu. Et bien d’autres choses.

Tout se bouscule, je ne sais jamais vraiment quoi dire, par quoi commencer. En plus, il est tard, je suis fatigué. La chose la plus importante, je pense, j’ai que j’ai arrive au bout de quelque chose. Je suis épuisé. Je ne me rendais pas à quel point. Mais j’ai besoin d’écrire. ON m’a conseillé de le faire, c’est une très judicieuse idée. Chaque billet doit être consacré à un point précis de ma réflexion et pas autre chose. Et celui-ci, l’acte d’écrire, sa nécessité. Je n’en parle pas à quelqu’un de particulier, ça m’aide à m’en éloigner. C’est bien. Dès lors, je peux refuser tout partage, tout échange duel sur le sujet qui, avec ma rigidité mentale, ne mènerait qu’à une impasse.

Est-ce que je suis moi-même une impasse ? C’est bien possible. Mon monde est en train de s’effondrer. Il y a certes le monde extérieur, mais je ne sais pas à quel point il détermine mon propre effondrement. Plus rien ne tient. Je suis une escroquerie que même les psychologues ne parviennent à percer. Toute ma vie, j’ai fait le gars qui va bien, qui s’en sort correctement. Et on me dit que tout va bien, que je m’en sors. Le psychologue qui m’a enseigné l’auto-hypnose, m’a dit que j’allais bien. Il avait raison, effectivement. Mais parce qu’il n’a vu que ce que j’ai voulu montrer. Et, peut-être n’ai pu montrer. Je pense que je n’avais pas envie de dissimuler quoi que ce soit. Mais me faire dire ce que je ressens, dans quel état mental je suis est très complexe. Je suis capable de me focaliser sur des détails de mon fonctionnement pour passer totalement à côté de choses super essentielles. Le pire, c’est que je le vois, mais je ne sais pas faire autrement. Je pense que ça s’apprend et que ça s’apprivoise.

Je me suis demandé pourquoi parler de tout publiquement. Après tout, je pourrais garder tout ça pour moi, dans un coin de mon ordinateur sans que ça ne fasse la moindre différence. Aussi curieux que ça puisse paraître, ça m’aide à mettre de la distance entre moi et ce que j’écris, entre moi et ce qui m’arrive. Ce que je vis actuellement n’a rien de très difficile dans l’absolu : je ne vis pas un trauma, je n’ai pas une situation de violence à gérer, d’alcoolisme, de maladie grave voire de guerre à gérer (je croise les doigts). Mais j’entends depuis quelques temps beaucoup de choses que je ne voulais pas entendre. Je prends conscience de l’armure de mithril que j’ai tressée a fini par s’enfoncer dans ma peau. Je croyais l’avoir enlevée en 2013, lorsque j’ai fait un premier pas vers une meilleure connaissance du bonhomme. Et bien non. Par la magie de l’escroquerie d’une JSF au plus haut de sa forme, j’ai juste appris qu’il y avait peut-être un truc pas habituel, mais c’est tout. Plutôt rien. De la superstition

On creuse, on se pose des questions, on merde. Le bilan psy dont j’ai eu le résultat hier est très positif sur des tas d’aspect, mais je suis incapable de voir quoi. Je suis dans un état de désarroi profond. Éteint. Mon corps et mon cerveau (qui fait partie du corps mais ça ait bien de préciser les deux) me font signe, me disent qu’il se passe un truc. Ma tête refuse de l’entendre et ça fout un sacré bordel. On va essayer de déchiffrer dans les prochaines semaines à défaut de pouvoir faire mieux, pour l’instant.